Ouverture d’un PER : ne pas confondre vitesse et précipitation
Good Value for Money a procédé à une analyse du nouveau Plan d’épargne retraite (PER) issu de la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises). Selon l’organisme qui étudie et compare de manière indépendante les contrats d’assurance, les particuliers ne doivent pas se précipiter pour ouvrir un PER.
Good Value for Money évalue au nombre de trois les nouveautés majeures du PER. La première tient à la possibilité de récupérer l’épargne accumulée sur ce produit avant de partir en retraite pour acquérir sa résidence principale. « L’idée du législateur […] est que l’acquisition de sa résidence principale lorsqu’on est actif permet de réduire ses dépenses lors de la retraite (pas de loyer à payer) », explique Cyrille Chartier-Kastler, président du site Internet de conseils indépendant. Deuxième nouveauté : lorsqu’il part en retraite, l’épargnant peut récupérer sa ‘’mise’’ sous la forme d’un capital (sauf pour les sommes issues du compartiment 3 d’un PER, c’est-à-dire celles versées par l’entreprise et, éventuellement par le salarié, dans un régime supplémentaire collectif et obligatoire). Troisième et dernière nouveauté : l’épargne accumulée dans un PER est transférable, à la fois d’un compartiment à un autre d’un PER (en cas de changement de situation), mais aussi d’un ancien produit (Madelin, PERCO, etc.) vers un nouveau produit PER. Comme le souligne Cyrille Chartier-Kastler, « cela permet à une même personne de regrouper ses différents encours plutôt que d’avoir des montants éparpillés dans différents contrats. C’est également une prise en compte du caractère désormais fragmenté des carrières professionnelles ».
Good Value for Money délivre trois conseils aux épargnants qui envisageraient d’ouvrir un PER. Avant tout, l’épargne retraite étant un placement de long terme, il conviendra de ne pas se précipiter pour procéder à tout transfert d’un ancien produit d’épargne vers un PER et, surtout, de ne pas céder à une promotion sur quelques mois au démarrage d’un produit au détriment d’une analyse détaillée sur ses caractéristiques. Le premier conseil de Good Value for Money consiste à étudier les contrats avant d’arrêter son choix et de comparer les gammes de supports financiers, les options d’arbitrage automatiques, les frais facturés en cas d’arbitrage, la gamme de rentes proposées et de bien s’attarder sur le niveau total des frais (directs et indirects) facturés chaque année. Le second conseil est de réfléchir avant le transfert vers un PER en comparant l’existence d’une garantie de table de mortalité d’un ancien contrat retraite à celle d’un nouveau contrat, les garanties financières, la gamme de supports financiers, les éventuelles options de prévoyance souscrites, de voir s’il y a une garantie plancher en cas de décès et quel est le niveau des coûts annuels (frais prélevés) sur l’ancien contrat. Dernier conseil : « Souscrire un PER auprès d’un opérateur ayant prouvé sa capacité à respecter des engagements de long terme vis-à-vis de ses clients ». En effet, cet aspect n’est pas à lésiner puisque le contrat pourrait avoir cours durant de longues années, voire plusieurs décennies, en fonction de l’horizon retraite de l’épargnant.
Source:Geneviève Allaire